mardi 6 juillet 2010

Premiers spectacles, premiers coups de coeur

Chaque année, je commence bien évidemment mon festival par les spectacles à propos desquels je vais animer une rencontre. 

Mon marathon a donc débuté avec LES LANGUES PATERNELLES, une adaptation très efficace du roman de David Serge, magnifiquement défendue par des comédiens qui incarnent tour à tour, dans une sorte de tourbillon mental, les différents protagonistes. Ce qui évite le côté statique de ce type de projet. Quant au propos - le désarroi d'être père de trouver la bonne voie (voix ?) pour s'exprimer en tant que tel, il est d'une sincérité et d'une universalité étonnantes. De sorte qu'en sortant, je pense que pas mal d'hommes, de toutes les générations, n'ont que deux réactions possibles devant ce grand brassage des souvenirs intimes : la larme à l'oeil ou un étrange sentiment de culpabilité de n'avoir pas su toujours trouver la "langue" qu'il fallait. Mais après tout, quand on "monte sans billet et sans bagage dans le train des pères", on fait ensuite ce qu'on peut !


LE CARRE DES COSAQUES émane tout droit de l'enfance de l'auteur et comédien François Houart. Une performance d'un acteur qui s'incarne, enfant, entouré d'une trentaine de fantômes hauts en couleur : les occupants d'un "hôme" pour vieux réfugiés de l'Est que ses parents dirigeaient dans des conditions précaires. Un spectacle original, bien enlevé, très personnel, qui passe la rampe grâce à l'énorme force de persuasion du comédien.


Avec BOITES, on est dans un tout autre genre. Public visé : les tout petits. S'ils ne sont pas nombreux pour cette "générale" du spectacle, ils ne passent pas inaperçus dans la salle : leurs réactions sont à la fois pertinentes et empreintes de cette belle naïveté du spectateur intrigué et charmé... que l'on aimerait retrouver plus souvent chez les adultes. Et à propos, ce public majoritairement adulte, il marche à fond. Moi aussi. 35 minutes de bonheur simple et ludique autour de "bêtes" boîtes en carton... et d'une petite balle rouge qui fait la différence. Incontournable pour ceux qui viennent avec de jeunes enfants à Avignon.

Ces trois spectacles sont programmés au Théâtre des Doms respectivement à 11h00, 15h30 et 18h00.

Enfin, pour terminer, LE CHANT DE LA SOURCE des Baladins du Miroir. J'aime cette compagnie "foraine" chère à Nele Paxinou et Gaspar Leclere, que je connais depuis longtemps. Mais je ne suis pas pour antant fan de toutes leurs créations. J'ai retouvé ici ce que j'apprécie le plus dans les spectacles qu'ils nous proposent : l'esprit de troupe, le travail collectif, la participation de chacun à la réussite de tous les tableaux, hors de la notion de premiers ou second rôle, et surtout une l'impression que tout est simple, évident, presque spontané. Alors que... on devine un travail vocal intensif, une recherche de mise en scène rigoureux pour donner à chaque histoire, à chaque tableau, une structure différente... Bravo à Geneviève Knoops qui a assuré la mise en scène, et à toute l'équipe qui fait revivre ses contes inspirés de l'univers et des textes de l'écrivain-conteur Henri Gougaud... que j'aurai l'occasion d'accueillir lors d'un APER'AUTEUR le 12 à 11h30 aux Doms et qui proposera à la même date une soirée de contes érotiques avec la complicité de tous les comédiens.


Je conseille vivement ce spectacle à tous, sans clivage d'âges ou d'expériences théâtrales. Une belle soirée en perspective en prenant le temps ensuite de discuter avec l'équipe autour d'un verre de bière... belge ! Sur l'île de la Barthelasse à 21h30.


A suivre...

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