samedi 25 septembre 2010

Bonjour Limoges !

Je suis un habitué des Francophonies à Limoges. Si j'ai manqué quelques éditions au début des années 2000, j'étais présent aux 18 premiers rendez-vous et y reviens depuis quelques années. J'y ai animé de nombreuses rencontres (notamment les fameux "5 à 7" qui visiblement restent dans les mémoires des plus anciens). Depuis trois ans, à la demande de Marie-Agnès Sevestre et son équipe, j'ai renoué partiellement avec cette tradition en servant de médiateur à l'une ou l'autre table ronde. Mais cela reste avant tout pour moi une belle occasion de voir des spectacles et de rencontrer pas mal de monde, et notamment des auteurs publiés ou non chez nous.

Dès mon arrivée, je me suis donc retrouvé au Théâtre de l'Union pour un spectacle de danse contemporaine de Ea Sola (Vietnam) : LE CORPS BLANC. Choc trop important de culture pour moi, du moins au début où les propos d'un vieil homme (j'apprendrai par le programme qu'il s'agit de fragments du DISCOURS DE LA SERVITUDE VOLONTAIRES (La Boétie) puis les gesticulations à peine perceptibles des trois danseurs derrière plusieurs couches de plastique m'ont semblé un long tunnel d'incompréhension. Pourtant, lentement, je me suis laissé entraîner dans une sorte de fascination où le sens perdait sa valeur première. C'est alors qu'une fois passé les feuilles de plastique, le discours s'est fait plus clair... finalement à mon grand regret. Un rendez-vous manqué donc dont le spectacle n'est pas forcément seul responsable.


Deuxième spectacle le premier soir : VERITE DE SOLDAT. Si quelques moments m'ont semblé un peu longs et pas très utiles, l'ensemble relève d'un travail d'écriture, de mise en scène et d'interprétation rigoureux, basé sur des faits réels qui ont marqué l'histoire post-coloniale du Mali. Vérification faite auprès des amis maliens, tout cela semble non seulement cohérent, mais met au grand jour des blessures mal cicatrisées, ce qui risque de raviver des tensions, mais aussi peut-être de permettre que le livre se referme. Ceci dit, le propos ne se limite pas à un pays ; il explore finalement des mécanismes de relations qui génèrent les conflits et régissent les rapports entre les belligérants face à une population prise en otage d'intérets qui la dépassent. Un spectacle à conseiller, sans aucun doute.


Ce jeudi, j'ai pu voir POESIE, SANDWICHES ET AUTRES SOIRS QUI PENCHENT, une "Stonerie poétique" de Loui Maufette (Québec). Une vingtaine de comédiens de tous âges qui s'en donnent à coeur joie dans un grand brassage de poésies classiques et contemporaines, suivant un fil conducteur thématique assez facile à suivre. Bon, on m'avait déjà beaucoup parlé de ce spectacle, au Québec et dès mon arrivée ici. Je ne peux hélas que me ranger dans le troupeau de ceux qui trouvent, dans ce grand bric-à-brac de textes dont la cohérence du choix n'est n'est pas aisée à saisir, de beaux moments et... d'autres. L'interprétation est inégale, le spectacle est trop long et n'en finit pas de finir. Mais l'ambiance bon enfant sauve la mise et le party de sandwiches à la fin, autour d'un punch, fait vite oublier quelques moments d'ennuis ou d'irritation pour ne retenir que quelques instants d'émotion ou de bonheur. Ce n'est déjà pas mal !

Un aveu : pendant tout le spectacle, mon oeil a été attiré par une des plus jeunes interprètes. Par sa voix lors d'une des rares chansons proposées, par la grâce et la force de son jeu et de ses déplacements, par sa capacité à habiter les textes qui lui étaient confiés...  Renseignement pris, Clara Furey - jeune comédienne, danseuse, chanteuse, pianiste - fille de Carole Laure et de Lewis Furey, est considérée comme l'un des fers de lance de la relève québécoise dans le domaine de la danse, tout en préparant un spectacle de chansons et un CD (pour dans pas longtemps, m'a-t-elle confié). Si j'avais quelques kopecs à parier, je les miserais certainement sur son avenir artistique... tout en me réjouissant d'avoir encore l'oeil capable de repérer en quelques instants, dans une telle bande de comédiens dont pas mal ont du talent intrinsèque, ce type de petites perles qui représente l'avenir de la création.

J'ai aussi revu LES INEPSIES VOLANTES de Dieudonné Niangouna et Pascal Contet, découvert à Avignon en 2009.

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