On ne sort pas indemne du spectacle "Clôture de l'amour" de Pascal Rambert. Deux monologues croisés sur une rupture brusque, impitoyable, violente. Avec un intermède et une fin qui nous rappellent que nous sommes bien au théâtre et que tout cela n'est (peut-être) que du théâtre dans le théâtre, comme l'indiquent les copies du texte jeté négligemment au sol.
Si Stan (joué par Stanislas Nordey) déclenche plutôt une répulsion dans son discours macho, veule, impitoyablement écrasant, volontairement blessant par les banderilles qu'il pose avant la mise à mort, Audrey reste d'abord digne dans la douleur et l'anéantissement, avant de reprendre vie et de décocher à son tour les flèches qui vont mettre l'autre KO.
Bien qu'il utilise une fois de plus les mêmes gestuelles (pourra-t-il jamais se passer de la rythmique de ses mains pour dire ?) et les mêmes positions du corps que dans toutes ses autres prestations, Stanislas Nordey est assez convainquant dans son rôle abject.
Mais c'est incontestablement Audrey Bonnet qui, par le poids de son silence dans la première partie, par sa colère rentrée dans la deuxième, se révèle une actrice extraordinairement émouvante et donne à son personnage à la fois la fragilité et la force qui lui permettent de redresser la tête et, en fin de compte, de prendre le dessus en portant jusqu'au bout son personnage meurtri mais pas anéanti.
Il est de coups au plexus qu'on ne regrette pas d'avoir pris !!!
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