mercredi 17 août 2011

Mon géant, même émotion que la première fois !

Bon, ça ne peut pas être génial à tous les coups !

Ai vu aujourd'hui PETITES FUGUES (Casquette). Je me rends bien compte de l'important travail sur ce spectacle et des intentions louables de parler de choses inhabituelles aux jeunes. J'aime cette équipe. Mais là, désolé : tout me paraît artificiel. Le propos, l'écriture, les personnages, le jeu, les "intermèdes" chantés-dansés... 


ILO (Cie Chaliwaté) m'a par contre obligé une nouvelle fois à me laisser prendre par la main en oubliant le rationnel au vestiaire. Théâtre-danse original, ceux qui m'avaient déjà bluffé avec JOSEPHINA renouvellent ici leur performance en mêlant danse, théâtre, jeu clownesque, contorsion... pour en faire un évènement inclassable. C'est court, c'est dense, c'est fascinant. Moi je marche !!! Et les "incohérences", je m'en balance car je ne crois pas que ce soit le filtre qui convient ; l'histoire n'est qu'un prétexte à nous entraîner dans le jeu.

J'avais déjà vu MON GEANT (Cie Agnello Crotche) à plusieurs reprises et dans des cadres différents. J'ai eu pourtant la même émotion que la première fois. Et ce bien au-delà de toute la sympathie que je peux éprouver pour l'équipe, et en particulier pour Aurélie Namur qui fait aujourd'hui partie de "mes" auteurs avec LE VOYAGE EGARE (et bientôt un autre titre) et dont je découvre peu à peu la personnalité attachante.
Ce spectacle, remarquablement construit, met en jeu une situation simple : l'hospitalisation de longue durée. Comment un enfant passe-t-il à travers cette épreuve, surtout quand il prend conscience que l'après ne sera plus jamais comme l'avant. Avec à ses côtés une infirmière bienveillante, qui n'est pas sans ressources mais ne peut (ni ne veut sans doute) s'attacher à une seule jeune patiente. Reste l'exutoire, un "doudou" anormalement grand (sur lequel l'enfant va projeter son dépit devant l'injustice tout en lui confiant ses sentiments) et l'image rêvée d'une fée-infirmière qui peuple les nuits de son pas dansant et de sa voix de cantatrice. J'aime l'énergie, l'engagement, la cohérence du jeu, la construction générale de ce spectacle qui a bien évolué... et que je reverrai sans doute encore souvent avec plaisir.


[Ah oui : chère Félicie... bravo pour ton courage ! Quelle leçon de te voir dépenser ainsi cette année, avec générosité, ta si précieuse énergie dans plusieurs spectacles. Je suis plein d'admiration.]


Drôle d'impression que de voir un spectacle destiné à des très jeunes (2,5 à 5 ans) devant une salle bondée d'adultes. On avait plutôt l'impression d'assister à une sorte de "voilà ce que je ferais devant des enfants" que de vivre un spectacle au premier degré. Et pourtant... je suis sorti convaincu que KILO D'PLOMB, KILO D'PLUME (Pan ! la Cie) constitue une proposition originale et intéressante pour le public visé. Rien de cartésien dans le propos. J'irais même jusqu'à dire que la cohérence de l'histoire n'est pas le point fort de la pièce. Elle joue davantage sur la fascination de suivre la comédienne qui dit et joue le texte, qui dévoile son matériel en prenant tout le temps de le préparer. Que tout se passe dans la tête de Lili qui va pour la première fois à l'école. Là comme ailleurs, tout ce qui la brime est de plomb, tout ce qui la réjouit est de plume... au point d'inventer deux personnages et deux univers qui doivent cohabiter, c'est la vie. Je suis de ceux qui souhaitent voir une représentation avec des enfants. Et qui, comme au poker, sont prêts à payer pour voir !


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