vendredi 12 juillet 2013

De JE VOUS AI COMPRIS à PETIT PIERRE, en passant par le très touchant MONSIEUR AGOB


11h00 - JE VOUS AI COMPRIS, proposé par le Groupov. Bien dans la veine du Théâtre Didactique (qui cesse tout à coup d'avoir mauvaise presse), ce spectacle évoque la guerre d'Algérie vue par la lorgnette de deux "victimes collatérales" : un jeune Pied-Noir qui doit rentrer en France avec sa famille et une jeune Algérienne qui doit s'exiler en France avec sa famille parce que son père était jugé trop proche des Français (pour faire simple). Le tout emballé dans de très dynamiques illustrations conçues en direct sur grand écran et qui servent de toile de fond aux récits-témoignages. C'est efficace et plaisant à suivre. Et ce qui ne gâche rien, il est difficile de ne pas en débattre à la sortie. A montrer à un maximum de jeunes... et d'adultes à coup sûr.


14h25 - S'il y a bien une chose dont je suis fier, c'est d'avoir conservé intacte ma capacité à me laisser émouvoir au détour d'une musique, d'une scène de théâtre, d'une rencontre. Eh bien je suis sorti sans pouvoir dire un mot de MONSIEUR AGOP, de Jean-Charles Raymond. J'ai pourtant récemment publié le texte, donc je le connaissais. Mais je me suis laissé prendre par le côté burlesque du début... avant de glisser vers plusieurs moments d'émotion d'une grande simplicité, juste avec des mots vrais, du jeu minimaliste et de grands silences. Je suis à peu près certain que pas mal de jeunes se laisseront également piéger par cette sorte d'hymne pacifique. Je recommande vivement : Théâtre des Lucioles.


18h30 - PETIT PIERRE, d'après Suzanne Lebeau. Je connais très bien cette pièce singulière dans le répertoire de l'auteure québécoise. J'en ai déjà vu plusieurs versions. Celle-ci me semble assez proche de l'esprit de l'écriture. Pour rappel, Pierre Avezard, personnage campagnard dont l'esprit fonctionnait à un autre rythme et sous d'autres latitudes que le commun des mortels, a créé peu à peu une oeuvre mécanique digne, sur le plan de l'originalité, du château du Facteur Cheval. Avec la seule puissance d'un petit moteur, il mettait en branle un manège et bien d'autres "sculptures hétéroclites" sorties tout droit de son imagination et de son savoir-faire à partir de fils de fer et autres objets de récupération. 
Eh bien le spectacle est un peu à cette image : bricolage et bouts de ficelle tout en offrant le texte avec beaucoup de conviction et de poésie. Au final, oui, j'ai apprécié cette version et je la recommande aux familles... avec ou sans enfants ! (Ecole du Spectateur près de la Place des Carmes)




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