mardi 20 octobre 2015

LES JOURNEES THEATRALES DE CARTHAGE M'ONT RENDU HOMMAGE...

Ce lundi, les Journées Théâtrales de Carthage ont souhaité me rendre hommage pour mon rôle de passeur au sein de la mouvance théâtrale francophone, et en particulier en faveur des artistes et créateurs africains. Le directeur Lassaad Jamoussi et Meriam Bouselmi, auteure et metteure en scène associée à l'édition 2015, ont donc rappelé mon parcours et m'ont remis une plaquette souvenir au cours d'une cérémonie empreinte de bonne humeur et de simplicité, mais aussi d'amitié devant de nombreux collègues tunisiens, africains et européens présents.


Voici les quelques mots que j'avais préparé en guise de remerciement.

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Cher Laasaad, chère Meriam

Je suis évidemment touché par l'honneur que vous me faites, d'autant que je sens à travers lui une manifestation de votre respect, de votre amitié et surtout de la fraternité qui nous unit. 

Ceci dit, quand j'entends toutes les qualités que vous attribuez à la personne dont vous parlez, je me demande sincèrement si c'est bien de moi qu'il s'agit.

Est-ce que je mérite d'être ainsi mis en exergue ? Pourquoi moi plutôt que d'autres qui sont dans cette salle ou ailleurs ? Je vous laisse seuls juges mais j'accepte volontiers cet honneur d'autant qu'il dépasse ma petite personne.

Permettez-moi de croire qu'il rejaillit sur mon équipe, sur mes proches, sur tous ceux qui m'ont permis à tous les niveaux de mener mes actions, mais aussi sur mes auteurs et sur tous ceux qui exercent cette fonction de passeur dont je me revendique, fonction à la fois ingrate et exaltante. Quand tout se passe bien, on oublie son importance. Quand ça marche moins bien, c'est vers elle que se dirigent les critiques, tant de la part des créateurs et artistes que du public.

Je veux donc saluer ici mes collègues directeurs de lieux ou de festivals, qui jouent ce rôle voué à la fois à la discrétion et à l'éphémérité. Car si l'oeuvre de l'artiste constitue une trace indélébile de son talent, les traces mémorielles du travail d'un programmateur se limitent au mieux à un programme de saison vite oublié au profit de celle en cours. Merci donc à Khalid Tamer (Festival Awaln'Art à Marrakech), Marie-Agnès Sevestre (Francophonies en Limousin), Hamadi Dimassi (Festival Neapolis à Nabeul), Valérie Baran (Le TARMAC à Paris) et à tous ceux que j'oublie dans cette salle de partager avec vous cet honneur qui m'est fait.

Les temps sont durs partout. Même si certains essaient de faire croire le contraire aux jeunes générations d'ici et d'ailleurs, nous savons, nous, que plus que jamais ce monde a besoin de culture, d'art et de rêve.  Si le combat est inégal, nous avons pour nous deux atouts essentiels au sein de la grande famille théâtrale : la foi en l'humain et un enthousiasme inébranlable !

Vous me rappelez aujourd'hui que je fais partie de cette famille, votre famille, et je m'y sens bien. Merci !

Emile Lansman

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Au cours de cette cérémonie, j'ai eu la surprise de voir apparaître sur l'écran trois photos que ma fille Céline avait discrètement envoyées à Meriam Bouselmi. Ma première visite en Tunisie en... 1967 et notre premier voyage en famille (mon fils Arnaud étant encore trop petit pour être de l'aventure). Surprise et émotion, évidemment !

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