samedi 7 juillet 2018

AVIGNON JOUR 4 - Cette fois, c'est parti !

Le public est arrivé en nombre. Les parades ont enfin un sens, les rues se remplissent, et les salles aussi.


Nos amis du 11•Gilgamesh Belleville ont ouvert leurs trois salles et LES MONSTRUEUSES (Leïla Anis et Karim Hammiche) ont enfin pu assurer leur générale... avec une cinquantaine de spectateurs au rendez-vous. Un bon début !


Caroline (la gestionnaire d'Emile&Cie) a découvert, elle, MONSIEUR AGOP au Chêne Noir. Une reprise toujours aussi vive d'un texte que nous avons publié en 2013. A conseiller, y compris aux familles à partir de 8/9 ans.


L'après-midi, nous avons assisté à la première de SI LOIN SI PROCHE de Abdelwahed Sefsaf, dont nous avions beaucoup apprécié MEDINA MERIKA précédemment. Ici, pas de surprise pour le texte puisque le livre est sorti chez Lansman fin juin et le spectacle est à la hauteur des attentes avec toujours le même lien efficace entre jeu et chansons. A noter dans la liste des spectacles à voir dans le Off.


Ensuite 12 minutes (un record ?) pour traverser tout Avignon sous une belle chaleur pour rejoindre le Lycée Aubanel et un spectacle du IN : LA REPRISE, HISTOIRE(S) DU THEATRE (I), une coproduction du Théâtre National de Bruxelles avec de très nombreux partenaires internationaux. 

Sur le plan théâtral (dramaturgie, mise en scène, jeu...), rien à redire. Tout est très maîtrisé et cohérent par rapport au projet annoncé. Et l'effet est réussi : le propos, par le biais de la catharsis, donne envie de vomir ! Mais la simple lecture des faits sur lesquels le spectacle est basé m'avait DEJA donné envie de vomir par son horreur et surtout par la prise de conscience que notre société peut engendrer une telle violence gratuite qui, sauf erreur, n'est pas propre aux temps actuels. On nous parle d'homophobie ; elle n'est dans le cas de ce "fait divers" que prétexte au déchaînement de pulsions de mort entraînées par la misère morale, le désoeuvrement (on nous rappelle à plusieurs reprises le taux de chômage élevé dans la région de Liège), le refuge dans l'alcool et la drogue... De là à reconstituer ce délire de violence "en prenant le réel comme source non pour créer l'imitation sur scène mais pour que sa représentation "devienne réelle", il y a un pas que j'ai peine à franchir.

Le vieux psy que je suis s'est donc réfugié dans la question du pourquoi : quelles sont les véritables intentions des protagonistes de ce spectacle ? Et les réponses me semblent elles aussi multiples, surtout après avoir lu l'interview du metteur en scène Milo Rau.

Bref, en sortant de la salle, je me suis demandé si en fin de compte - et cette question me taraude de plus en plus - j'aimais le théâtre. Une fois encore, la réponse m'a semblé multiple et peu claire. En tout cas, une chose est certaine : je ne vais pas (plus ?) au théâtre pour vomir - l'actualité au quotidien s'en charge déjà - et je comprends ceux qui font d'autres choix. Mais il en faut pour tous les goûts, c'est certain, sans pour autant transiger sur la rigueur artistique qui est essentielle, quel que soit l'oeuvre proposée.


Petite réunion de travail, passage rapide à la réception et discours (multiples là aussi et à géométrie variable) marquant l'ouverture officielle du théâtre des Doms, et me voici déjà dans une toute autre ambiance : un texte de Michel Bellier que nous avons publié : DEMAIN VITE ! au théâtre du Cabestan. Le seul en scène d'un "futurologue" qui vient de recevoir sa lettre de mobilisation (on est à l'été 1914) et qui nous vante les extraordinaires inventions qui vont bouleverser le monde à venir, lui qui s'apprête sans le savoir à s'enfoncer dans les tranchées de Verdun... C'est simple et efficace, avec un comédien (mis en scène par Marie Pagès) qui porte allègrement ce texte sans prétention excessive. A voir pour terminer une journée chargée...


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