AVIGNON, vitesse de croisière

Il est toujours très émouvant de remettre à un auteur le premier exemplaire de son livre. C'est ce que j'ai eu la chance de faire après le spectacle CARTE D'IDENTITE de Diogène Ntarindwa. Ce jeune auteur rwandais raconte sa propre histoire à travers la voix de ceux qui la traversent : son père, des enseignants, des collègues miliciens... Même si les faits sont durs, le ton est la plupart du temps "léger", ce qui renforce encore l'adhésion du public. Après la première du spectacle à la Manufacture, Diogène a voulu marquer cet événement - c'est lui qui le dit - par une photo souvenir qui trouvera une place de choix dans son parcours. Une plaisir partagé évidemment.

Pour le reste, déjà pas mal de spectacles au compteur en quelques jours, notamment aux Doms où j'ai pratiquement tout vu et apprécié. Choix très intéressants de l'équipe dans lequel il est difficile de distinguer une production. Mais s'il le faut, je dirai que LE DIABLE ABANDONNE m'a touché par sa simplicité et... ce je ne sais quoi qui fait la différence. Heureusement que tout ne s'explique pas.

Outre ces spectacles, je recommande vivement à tous d'aller voir LE MOT PROGRES DANS LA BOUCHE DE MA MERE SONNAIT TERRIBLEMENT FAUX de Matéi Visniec. Il était dans la salle à nos côtés, de même que Pierre Dupont, le président de Promotion Théâtre. Nous étions unanimes en sortant pour dire combien ce spectacle, tout en respectant le texte initial, évite tous les pièges tendus par l'auteur et fait ressortir par un humour intelligent la profondeur et la noirceur du propos. Dur mais drôle. Et émouvant. Bravo à Jean-Luc Palliès et son équipe.