DER KAMERAMANN, un film d'Edward Sedgwick mettant en vedette Buster Keaton. Déjà vu quelques fois, mais présenté ici avec une musique live proposée par deux jeunes instrumentistes du M-cine (Cologne). Cela aurait pu paraître incongru dans ce festival. Mais pas du tout. Et j'ai personnellement beaucoup apprécié. De revoir ce film, mais aussi de me laisser prendre par cette musique qui l'accompagne avec une telle pertinence qu'on l'oublie rapidement. Parce qu'elle s'intègre parfaitement et intelligemment aux atmosphères des images.
Rencontre autour de TETE A CLAQUE. Car oui, chaque jour un temps est consacré à débattre des spectacles de la veille. En toute convivialité, mais avec des stratégies. Un "parrain" donne sa propre vision de ce qu'il a vu, on fait un inventaire des moments forts, puis l'échange peut commencer. Les tensions sont désamorcées. Heureux de revoir l'ami Dino (de la Colline) en belle forme !!!
En début de soirée, un grand moment d'émotion. Je n'avais jamais vu le spectacle LA FEMME CORBEAU en français (que j'ai pourtant publié à deux reprises). Je l'ai donc découvert en allemand (DIE RABENFRAU) dans un contexte tout à fait spécial. C'est la compagne de Marcel Cremer, Viola, qui porte seule ce spectacle qu'il a mis en scène. Il parle de la mort, du déracinement, du rejet, de la crainte de l'inconnu, de l'oiseau que nous avons chacun en nous, et de bien d'autres choses qui toutes renvoient à l'absent... omniprésent dans ce festival, "son" festival. Cette représentation, chacun en était conscient, tenait de l'exorcisme, de l'adieu salutaire, du deuil libératoire. Tout le monde a été à la hauteur : la comédienne et le public pour partager ce type d'instant magique qu'on ne vit que très rarement. Je l'avoue, j'avais les larmes aux yeux après le dernier regard de la Femme Corbeau vers les nuages, et le long silence qui a suivi le noir final. Merci Viola - elle sait toute l'affection que je lui porte - pour ce moment de douleur... et de bonheur.
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