mardi 13 septembre 2011

Le coup de pouce aux jeunes, la reconnaissance aux aînés


A nouveau une belle lecture, cette fois du texte RAPHAEL A TI-JEAN, de Cédric Landry. Ce jeune auteur a certainement beaucoup de talent pour mener ses personnages dans la simplicité et la sobriété. Ce "portrait de famille" est très ancré dans la réalité des Iles de la Madeleine. Mais le non-dit, le "tout le monde sait mais chacun fait semblant de ne pas savoir" est finalement très universel. Le mise en lecture d'Eudore Belzile, du BIC près de Rimouski, est très efficace, sans frioritures et bien au service du propos.
J'ai ensuite assisté à la remise des prix de la Fondation pour l'avancement du théâtre francophone au Canada. Un moment chaleureux de retrouvailles, qui permet de valoriser essentiellement des jeunes créateurs sur base de projets. On sent la communauté qui veut donner un coup de pouce à ceux qui semblent bien partis pour s'imposer dans leur domaine sur le plan national, voire international. Touchant et constructif.

Il y a aussi le Prix Marcus-Banque Nationale (mais oui, l'ami Jean-Claude Marcus que nous avons bien connu en France et en Belgique) qui récompense, lui, un "vieux" qui a contribué au développement du théâtre francophone au Canada. Souvent une entreprise de titan dans des régions où le français est largement minoritaire. Bravo à ces combattants de l'extrème qui méritent tout notre respect, nous francophones confortablement installés. Quoique...


Deux spectacles aussi : MOUVING, ou les mésaventures de trois clowns à un arrêt de bus. C'est dynamique, bien construit, original par certaines aspects, et bien interprété. Pratiquement sans parole, donc multilingue. Une belle jeune équipe qui devrait avoir l'ambition de tourner son spectacle en Europe. En tout cas, je le recommanderai.

LA MACULEE enfin, de Madeleine Blais-Dahlem. J'avoue que la thématique m'avait un peu effrayé. J'ai pourtant pris plaisir à voir ce drame profond qui met en avant le parcours difficile d'un jeune femme des années 20 face à un entourage où l'hypocrisie règne en maître, y compris au sein de la famille. Le portrait d'une société de faux-semblants certes localisé dans l'espace et dans le temps, mais qui pourrait s'appliquer à pas mal de régions du monde... et sans doute aussi d'époque, y compris la nôtre. Le spectacle est parfois un peu trop illustratif à mon goût, comme si l'auteure et la troupe ne croyaient pas tout à fait au pouvoir de leur propre parole et à la force de ce qui est raconté. Mais dans l'ensemble, c'est une belle découverte et j'imagine facilement le poids d'une telle pièce dans des milieux où le théâtre a encore une urgence par sa rareté et par sa confrontation à des non-publics.
Un petit coup de chapeau particulier à la comédienne qui joue le rôle de la jeune femme et qui porte à elle seule une bonne partie du poids du spectacle.

A défaut de pouvoir illustrer le blog par des photos de spectacles qu'on ne peut pas prendre, je choisis quelques clichés volés au fil de la course contre la montre qui se joue ici !


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