mercredi 21 novembre 2012

De La Librairie à la Reine-Garçon...

Ce n'est pas à proprement parler une nouvelle pièce. Créée en 2003, LA LIBRAIRIE a été écrite par Marie-Josée Bastien et mise en scène par Frédéric Dubois, deux participants à la pépinière à projets de la CITF à Avignon en 2007. J'ai donc apprécié de pouvoir voir le spectacle dans la programmation de saison de la Maison Théâtre. Fantaisie autour du plaisir de lire, triomphe de l'amour, scénario classique mais bien mené, acteurs convaincants et décor impressionnant : une proposition ludique qui emporte d'adhésion d'une salle bien remplie. Mais pourquoi donc ces jeunes Québécois sont-ils si "réactifs" au moindre baiser sur la joue ? Interpellant.



L'après-midi, j'ai participé à la rencontre organisée autour du "Manifeste pour une politique artistique et culturelle du spectacle vivant en direction de la jeunesse" réalisé en France par le mouvement SCENES D'ENFANCE ET D'AILLEURS. Philippe Dorin (au centre) en était le porte-parole. Il était entouré (G a D) de Rémi Boucher (directeur des Coups de Théâtre), Danielle Bergevin (TUEJ), Marie-Eve Huot (Théâtre Ebouriffé) et Olivier Letellier (Théâtre du Phare). Une belle occasion de comparer les situations en France au Québec, et en CFWB. Notamment sur le plan de la reconnaissance politique et sociologique du théâtre jeunes publics. S'en est suivi un bel échange avec la salle auquel j'ai évidemment participé.

Le soir, grâce à la complicité de l'auteur Michel-Marc Bouchard, j'ai pu avoir une des rares places encore disponibles au TNM pour voir son spectacle CHRISTINE, LE REINE-GARCON. Pièce historique, s'apparentant à une tragédie classique dont on aurait supprimé quelques longueurs, ce spectacle est cohérent d'un bout à l'autre. A une écriture à la fois vive, sonnante et solennelle répond une mise en scène dépouillée aux effets simples et efficaces, et une interprétation assez brillante. Comme bien entendu, le propos brasse les grandes thématiques du pouvoir jalousé, du secret d'alcôve, de la solitude, du complot et de l'intérêt supérieur de l'Etat. Mais avec un personnage comme Christine de Suède, reine énigmatique qui renoncera rapidement au trône, d'autres thèmes sont au coeur de l'intrigue notamment par ses amours ambiguës, son désir de rendre le peuple plus heureux et sa quête de vérité sur sa propre genèse.
J'ai suivi ce spectacle avec plaisir, sans le moindre ennui, avec l'impression de voir la tragédie élisabéthaine et la scène moderne s'unir pour un soir sous la plume de Michel-Marc. Merci de m'avoir donné l'occasion de voir ça.

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