mardi 20 novembre 2012

Après la robe de ma mère, les mains de mon père... et quelques cauchemars en prime

Découvrir un spectacle "belge" à l'étranger est toujours amusant. Je n'avais en effet pas vu à la création HISTOIRES POUR FAIRE DES CAUCHEMARS des compagnies Baraka et Fastabl. Par contre je connaissais bien le texte d'Etienne Lepage et en avais notamment présenté des extraits au TARMAC à Paris lors d'une des "balades d'Emile" la saison dernière. Pièce en tableaux mettant en scène deux enfants qui jouent à se faire peur en se racontant des histoires terrrrrrrribles pour tester leurs propres limites. Effets garantis, sur scène et dans la salle ! Texte décalé, lorgnant du côté de l'absurde parfois, quelques irrévérences pour le monde des adultes, images gentiment  cruelles et effrayantes mais toujours teintées d'humour : difficile de "faire théâtre" avec une telle matière déjà tellement forte en soi. A voir les réactions des enfants, nos deux compagnies belges ont plutôt bien réussi leur pari en évitant de justesse le piège de la surenchère de décalage qui aurait déforcé le propos initial.


J'ai ensuite eu le plaisir de découvrir le deuxième volet de la trilogie de Serge Marois entamée avec LA ROBE DE MA MERE. Dans LES MAINS DE MON PERE, on retrouve Emile qui, en route pour son pique-nique annuel avec son frère jumeau, est contacté par son père. Il ne l'a plus vu depuis longtemps et se met à imaginer ce que pourrait être leur prochaine rencontre. Car dans sa tête, si les choses ne sont plus toujours très claires, il garde des moments furtifs qui lui ont fait aimer... et détester parfois, ce père. Car guidé par des principes éducatifs personnels (A huit ans, on n'embrasse plus son père, on lui tend la main) et trop à l'étroit dans un univers familial où il ne trouvait sa vraie place, il a pris le large un beau matin.
Arrêté au bord de la route, les deux hommes joueront par anticipation ce que pourrait bien être leurs retrouvailles, en même temps que quelques scènes de souvenirs marquants. Comme toujours, l'Arrière-Scène impose aux jeunes spectateurs son rythme lent, ses ellipses, ses images fortes, ses astuces scénographiques... Et ça marche !!! On entend les mouches voler et quelques petits signes d'émotion se glisser judicieusement dans les silences d'un univers sonore particulièrement soigné.


J'ai hâte de voir le troisième volet dans quelques années !

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