samedi 2 février 2013

De la forêt de Poucet à un Japon musical séduisant

10h00. PETIT NOOF. Stéphane Gourdon, human-beat-box du groupe Les Wriggles, s'est lancé dans le spectacle musical pour les enfants. Un grand lit et un looper... Bon allez, je fais le malin : un looper est un petit appareil qui permet d'enregistrer une séquence produite avec un instrument ou la voix, et de faire tourner cette phrase en boucle pour créer un accompagnement complexe. On peut bien sûr superposer plusieurs sons. A retenir car en un week-end, on verra l'engin utilisé... dans 5 spectacles.
Un grand lit donc, un looper, une bonhomie sympathique et quelques ritournelles accrocheuses. Durant deux ou trois chansons, l'intérêt est en éveil. Mais le processus s'avère toujours le même et on s'en lasse... d'autant que les textes des chansons ne sont pas non plus d'un intérêt majeur. Il faudrait, à Stéphane Gourdon - mais ce n'est que mon humble avis - un auteur qui lui écrive un spectacle structuré utilisant son (réel) talent. Ce pourrait alors être d'une tout autre facture. Ceci dit, de petit matin, ça met de bonne humeur quand même !



11h00. j'anime la présentation du projet de La Lunette Théâtre, S'ECLIPSENT ET ALUNISSENT. Le hasard fait que cette compagnie est animée par notre auteur Thierry Simon. Il assure à la fois l'écriture et la mise en scène de ce spectacle qui devrait s'avérer original : il se jouera prioritairement en plein air avec projections sur une façade et utilisation des fenêtres pour la manipulation des marionnettes. Création à l'automne. Si quelqu'un est intéressé : http://www.lalunettetheatre.com/Spectacle.php?Id=33

14h00. A ROVESCIO par le Circo Ripopolo (Flandre). Catastrophe ! Trop de monde pour entrer dans le minuscule chapiteau. Donc on patiente dans les coulisses avec les deux accessoiristes qui tentent de nous distraire. Le plus drôle dans cette représentation, c'est qu'il y avait... trop de monde pour les coulisses. Je n'ai donc pas vu grand chose du haut de mon mètre soixante-trois, debout au dernier rang. Mais ça n'avait pas l'air mal.





15h30. AU FOND DU BOIS DORMANT... par la Cie Un château en Espagne. J'ai déjà vu et parlé de ce spectacle. A Dole, c'était la toute première. Ici, le travail a un peu mûri, les lignes se dessinent davantage. Le petit Poucet s'appelle Pierre mais est un fille. Qui veut s'émanciper de ses frères et va leur prouver qu'elle peut les sauver avant de prendre le large. L'aspect philosophique prédomine, le texte est dense et beau, sa musicalité envoûtante. Il reste encore à amener plus de nuances dans le jeu des comédiennes. Mais tel quel déjà, avec ses exigences, il nous prouve tout le talent de sa jeune créatrice Céline Schnepf.

17h00. BONJOUR LA NEIGE. Mami Chan et son ciné-concert pour les tout petits, à partir de 18 mois. 
Autant le dire tout de suite que je n'ai pas trouvé grand intérêt à ce travail, ni dans les films proposés, ni dans l'accompagnement musical, ni dans les chansonnettes. Mais bon, je n'ai plus 18 mois. Donc je laisse le public visé seul juge. Et pour être honnête j'avais un petit bout dans mon champ de vision qui avait l'air de trouver cela très excitant...


18h00. LE PETIT POUCET par la Cie La dissipation des brumes matinales. Le personnage a la cote en ce moment en France. J'ai répertorié six productions  à l'affiche (voir aussi Spectacles en recommandé). Mais trois en un week-end, ça je n'avais encore jamais rencontré. Bref, celui-ci, conçu par Laurent Gutmann, revisite le conte en l'actualisant. Le point de vue social est évident. Si les parents sont pauvres, c'est tout aussi culturellement que financièrement. Et leur rejeton (il n'y en a qu'un et c'est encore trop) les empêche de s'épanouir notamment en faisant du sport. C'est bien écrit, bien mis en scène, bien interprété, et en sus gentiment impertinent... bref très structuré et plein d'assurance. Le regard porté sur le conte est riche car c'est tout le problème de l'éducation et des choix parentaux qui se pose avec humour. Même tout seul, l'enfant finit par contrarier les plans des parents qui n'ont manifestement aucun lien de tendresse avec lui. D'ailleurs, il ne leur parle pas. Pourtant, quand il réapparaîtra après avoir escroqué l'ogresse, donc porteur d'une valise pleine de valeurs, et qu'il s'affirmera par la parole, il sera tout à coup bienvenu. On a les valeurs qu'on peut !
J'ai apprécié cette production très professionnelle. Pourtant ma préférence, pour le risque et la fragilité, va quand même à Au fond du bois dormant. Ceci dit, que les deux spectacles puissent cohabiter dans une même programmation est très édifiant. Et si les jeunes peuvent voir les deux (et aussi peut-être Poucet pour les grands que je découvrirai demain), ce sera très enrichissant dans leur découverte des multiples aspects au théâtre.


20h30. J'AVANCE ET J'EFFACE par le Théâtre à Cru. J'ai beaucoup aimé les trois quarts du spectacle qui met en scène un homme sans mémoire. Ou plutôt dont la mémoire ne tient pas plus de trois minutes. Il est couvé par une nourrice japonaise Asaki. Une belle tendresse les unit et ils tentent à deux de trouver les moyens de pallier à cette maladie cauchemardesque qui rend pratiquement toute vie sociale impossible. Dommage que le spectacle se perde tout à coup et n'arrive pas à dépasser l'idée première en nous laissant sur la question de base : mais finalement qu'est-ce qu'on a voulu nous dire ? La réponse viendra peut-être plus tard car il s'agit d'une création récente... et très prometteuse si le travail continue.


A noter la prestation excellente de Camille Trophème, au jeu, au chant et à la composition musicale. Sa voix me résonne encore dans l'oreille et je pense que je n'aurais guère de difficultés à apprendre le japonais avec un tel professeur !  :o)




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