jeudi 2 mai 2013

NOEUDS PAPILLON, un petit bijou !

Voilà ce que j'écrirais en temps normal.
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Ce matin, j'ai vu un spectacle qui m'a profondément ému et ravi. 
NOEUDS PAPILLON, écrit et mis en scène par une jeune québécoise, Marie-Eve Huot, était présenté en toute première mondiale dans le cadre des Rencontres Théâtre-Ados à Laval au Nord de Montréal. Deux cents quarante jeunes de 13/14 ans - le spectacle est en principe prévu pour des plus jeunes - ont assisté à cette création, de même qu'une bonne cinquantaine de programmateurs ou médiateurs québécois. 
J'attendais beaucoup de ce spectacle dont j'avais lu le texte ; j'ai été ému de recevoir bien davantage que ce que j'espérais. Pas d'effets de manche, pas d'artifices : l'équipe de conception croit en la puissance du théâtre, de l'image, du récit, du mot. 
La scénographie est sobre et efficace, se transformant au gré du temps de manière fonctionnelle et parfaitement maîtrisée. Les deux comédiens n'infantilisent en rien leur rôle et on a pourtant tôt fait de reconnaître en eux à la fois Amélie (Klervi Thienpont) qui nous raconte l'histoire (son histoire) et son père (Nicolas Germain-Marchand), tantôt adulte, tantôt enfant. Quand à la danseuse (Marie-Eve Carrière), elle s'impose comme une évidence dans un rapport à la fois fantomatique et ludique qui la rend indispensable comme trait d'union entre les deux premiers. Et surtout, en tant qu'Amélia Earhart, aviatrice aussi emblématique que Charles Lindbergh, elle sublime l'amour du père pour tout ce qui touche à l'aviation, lui qui rêvait d'être pilote... et mourra plus tard en tant que passager dans un avion de ligne.
J'ai rarement vu un public, adultes et jeunes confondus, aussi attentif, aussi figé dans l'émotion de la réception de ce mélange entre récit, danse et théâtre. Les éclairages et la bande son contribuent à renforcer l'effet quasi hypnotique dont on ne se départit qu'avec quelques difficultés aux premiers applaudissements chaleureux et nourris. 
Pas d'excuses à rechercher dans le fait que c'était la vraie première de ce petit bijou : pratiquement rien ne le laissait transparaître. A recommander vivement aux jeunes à partir de 8/9 ans et en séance familiale.
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Voilà ce que j'aurais écrit si... Marie-Eve n'était pas mon amie et que je n'avais pas publié le texte de NOEUDS PAPILLON. Dois-je pour autant me taire sous prétexte de conflit d'intérêt ? A chacun de juger.

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