dimanche 21 juillet 2013

NES POUMON NOIR, du rap carolo !!!

Fête nationale belge, abdication, prestation de serment... ici, rien de tout cela. Le festival continue à son rythme.

9h00 - Travail sur la mise en place de la plate-forme d'échanges de la CITF.

10h30 - Réunion de travail sur un projet en... 2015. Il n'est jamais trop tôt pour commencer.

13h00 - Dans la jungle des 1258 spectacles répertoriés dans le off, on va souvent voir ce qu'on connaît déjà, ou du moins ce pour lequel on a des références. Ici, rien. Juste la visite impromptue aux Doms de deux demoiselles sympathiques à qui on a conseillé de me remettre le manuscrit de la pièce que joue leur jeune compagnie. Dix minutes de discussion qui suffisent à éveiller ma curiosité. 
Comme ma réunion était plus courte que prévu, je me suis rendu en courant dans la rue des Teinturiers pour arriver juste au début du spectacle : L'HISTOIRE DE CE QUI S'EST PASSE CE SOIR-LA. Eh bien je ne l'ai pas regretté. Une jeune équipe de comédiens au service d'un texte écrit par l'une d'entre eux, Anne-Sophie Dionot. C'est encore fragile (notamment au niveau du jeu) mais pas sans intérêt. Il y a un côté Marivaux mâtiné de Musset dans cette pièce, toute proportion gardée, mais la fable est portée par un événement profondément dramatique qui la rendent actuelle. En tout cas, un vent de fraîcheur et d'enthousiasme communicatif fait oublier les quelques maladresses et petits bricolages des décors et éclairages pour créer l'envie de suivre cette équipe, de lui donner un coup de pouce, de dire à la cantonade : "Allez donc les découvrir et les encourager, ils ont besoin de vos retours pour progresser."

Ben voilà, c'est fait. Au MAGASIN, 31 rue des Teinturiers à 13h.


17h10 - NES POUMON NOIR, de Mochelan (La Manufacture). Je ne suis pas un fanatique du rap mais quand il parle de ma ville de naissance, Charleroi, cela me touche. Beaux textes souvent très (trop) sombres, belle énergie, et à l'arrivée des émotions à géométries variables mais toujours sincères. Un coup de poing sur la table, et en même temps un hymne d'amour d'une ville, d'une région. Je recommande chaleureusement.


19h00 - LE LIEN, d'Amanda Sthers (Le Chêne Noir). Changement de public et de style de spectacle aussi. Deux jeunes comédiens déjà connus (Chloé Lambert et Stanislas Merhar) dans un des lieux les plus courus par un certain type de festivaliers durant l'été. J'ai plutôt bien aimé la mise en scène et les options de jeu. Je trouve par contre la fin un peu trop expédiée. On s'attends à un rebondissement, à un retournement qui ne vient pas... Mais pour le reste, oui, la pièce tient bien la route et s'inscrit en droite ligne dans la belle réputation du lieu et de sa direction.

A noter la sympathique entrevue que j'ai pu avoir avec le metteur en scène et directeur Gérard Gelas qui m'a offert l'ouvrage SALTIMBANQUE qui à la fois raconte son parcours et distille quelques réflexions intéressantes sur le théâtre. Merci !

22h00 - Changement radical de genre avec [WELTANSCHAUUNG] de Clément Thirion. Ce n'est ni du théâtre, ni de la danse, ni une conférence, ni une répétition, ni vraiment un spectacle. Ou plutôt c'est tout ça à la fois. Humour distanciée, faux ratages... tout concours à laisser en nous une impression d'humanité qui perd le nord, qui s'étiole depuis le début, depuis Adam et Eve revus à la sauce de l'autodérision. Après quelques minutes, on range son regard cartésien et on se laisse porter jusqu'au bout avec le plaisir malin de l'enfant à qui on promettait une leçon bien structurée et qui voit son professeur se perdre dans les méandres de sa pensée et de sa propre narration. Mais au bout du compte, ce qui reste là, tout au fond, a bien plus d'impact que les discours ou les démonstrations sérieuses. Oui, je suis sorti de là déboussolé et heureux.


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