dimanche 7 février 2010

MOMIX : une très belle cuvée

Si j'étais à Momix à la demande de Philippe Schlienger, directeur du festival, pour animer une série de rencontres dans un projet mené notamment avec l'ONDA, j'ai aussi eu le plaisir d'y voir pas mal de spectacles. Et beaucoup m'ont semblé de très bon niveau.

J'ai beaucoup apprécié les deux propositions d'Aurélie Namur et Félicie Artaud. J'avais déjà eu l'occasion de voir leur nouvelle production, Mon géant, à la première dans le cadre de Noël au Théâtre. Il restait encore du travail. Cette fois, l'oeuvre est arrivée à son terme et fait mouche sur le public d'enfants et d'adultes. Quant à Et Blanche aussi, spectacle plus ancien, c'est mon coup de coeur du festival. Ces deux créatrices ont pour moi un potentiel extraordinaire qui ne demande qu'à se confirmer.


Voir la compagnie de L'oiseau-mouche, de Roubaix, sur scène est toujours un événement. Je me souviens d'un extraordinaire Bintou mis en scène par Vincent Goethals. L'enfant de la jungle, qu'ils nous proposaient à Momix, ne m'a pas déçu. Toujours le même engagement et la même énergie pour ces comédiens professionnels différents mais tellement engagés dans leur action sur scène.

J'avais déjà découvert, toujours à Kingersheim, la  Cie Tré-Héol avec Le meunier hurlant. Cette fois, c'est La mano qui m'a séduit par sa cruauté et la grande maîtrise du jeu de marionnettes sur fond d'humour noir particulièrement réussi. A noter que le nouveau projet qu'ils nous ont présenté sous forme de maquette semble lui-aussi captivant, sur base d'un texte écrit par Ricardo Monserrat que les hasards de la vie nous ont mis entre les mains voici peu. Comme le monde est petit !!!


J'ai aussi beaucoup apprécié les deux ciné-concerts de la Cie La Cordonnerie avec Barbe Bleue et leur nouvelle création L'éternelle fiancée de Frankenstein. De même que la proposition d'une nouvelle compagnie de marionnettes et vidéo (Le coin qui tourne) brossant un portrait hélas très typique de celui qui quitte son pays parce qu'il est en danger de mort, s'installe plus ou moins illicitement chez nous, et attend avec angoisse le moment où il pourra faire venir femme et enfant. Ce(ux) que j'emporte avec moi est sobre, encore à rythmer davantage, mais déjà très bien engagé.


J'ai vu aussi Le roi déchaussé, des Belges de 4Hoog. Dommage que la fin soit si abrupte car ce spectacle aurait pu aussi être un de mes coups de coeur.  


Une vendeuse d'allumettes (Cie L'escabelle) et La vieille et la bête (Theater Meschugge) ont confirmé tout le talent et la maîtrise respectivement de Heidi Brouzeng et la très renommée Ilka Schönbein.

J'ai aussi apprécié l'intervention tout à fait originale de la Cie En attendant... avec J'ai aimé. Une façon originale de nous faire réentendre (et redécouvrir) un texte d'Alfred de Musset sans avoir l'air d'y toucher.

Enfin, j'ai retrouvé avec beaucoup de plaisir ma sympathique auteure Estelle Savasta et deux complices du Théâtre 71 pour une fort intéressante séance de Petites formes autour d'une table à la rencontre de Wajdi Mouawad. Un vrai spectacle à la fois simple, amusant et très édifiant sur la qualité de l'écriture de cet auteur libano-québécois qu'on ne présente plus.


Le dernier jour n'a pas été en reste puisque j'ai découvert le très intéressant travail de la brillante compagnie Arcosm avec La mécanique des anges (ça va un peu dans tous les sens - chant lyrique / folk/rock - danse classique et moderne / théâtre) mais j'ai été globalement captivé.

Enfin, "nos" Argonautes ont clôturé ce beau festival avec leur célébrissimes Pas perdus, un véritable régal ludique pour tous les publics. 

 Bref, une belle moisson de bons moments. Aucun doute : je serai au rendez-vous des 20 ans en 2011 !


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