mercredi 28 juillet 2010

UN RENDEZ-VOUS ANNUEL A SAINT-ANTOINE-L'ABBAYE

J'ai quitté Avignon pour me retrouver 200 km plus haut. Autre ambiance, autre cadre. Rien à voir !

Saint-Antoine-l'Abbaye (Saint-Marcellin) est une petite commune entre Valence et Genoble, qui fête son 7e festival TEXTES EN L'AIR. Ici, tout se joue à l'échelle humaine, dans un rapport convivial. Une activité à la fois à laquelle presque tout le monde prend part, un bataillon de bénévoles souriants, un cadre enchanteur grand comme le mouchoir de poche de Desdemone, et des artistes visiblement heureux d'être là et accessibles à tous. Sans parler du public qui est présent partout et pour tout !

J'y étais - était-ce bien un hasard ? - à la première édition avec mon épouse Annick et quelques caisses de bouquins. J'y suis toujours. Pour le plaisir mais aussi pour animer les rencontres apéritives (oui, je sais, je suis abonné après les APER'AUTEURS aux Doms !) et l'une ou l'autre table ronde. Au point de faire un peu partie de la famille et de retrouver avec bonheur, une fois par an, tous ces visages connus, parmi les organisateurs mais aussi dans le public.


Le premier jour du festival est traditionnellement consacré au théâtre d'amateurs. En général de très bon niveau. C'est encore le cas cette année.

Lecture, par l'atelier théâtre de l'Espace 600, du texte LYS MARTAGON écrit par Sylvain Levey suite à une résidence à Grenoble. J'aime Sylvain, pour sa personnalité et pour son écriture. Et je considère - comme beaucoup - qu'il est un des auteurs majeurs de la génération qui s'installe. C'est donc toujours avec plaisir que je découvre ses pièces, que je le vois s'exprimer en public et que je discute avec lui.

Après un sympathique hommage à Raymond Devos, nous avons eu droit à UNE JOURNEE PARTICULIERE d'après le film d'Ettore Scola, dans l'adaptation qu'en en fait son dialoguiste Ruggero Mascari.

On peut raisonnablement parler de prise de risque pour cette compagnie Lune Prune de Grenoble (déjà vue précédemment dans ce festival avec une pièce de Calaferte). Un risque complètement assumé tant dans le jeu que dans la mise en scène classique mais efficace. Et ça marche, l'émotion passe. Moi, en tout cas, elle est venue me chercher sur mon siège sans en avoir l'air et j'ai marché à fond devant l'éclaircie - le temps d'une journée - dans la vie de cette femme très ordinaire coincée entre mari, enfants et voisine dans une Italie vouée au culte de Mussolini. Une éclairice en la personne d'un jeune journaliste homo qui s'apprête à quitter le pays tant qu'il en est encore temps.
De quoi me donner envie de revoir le film... un peu que ce fut le cas avec LES ENFANTS DU PARADIS à Villeneuve.

Décidément, les liens entre théâtre et cinéma se reserrent.

Bravo à Philippe Curé, le directeur du festival, et à son équipe pour le dynamisme de l'organisation, pour la qualité des choix (parfois audacieux) et surtout pour la vraie rencontre spontanée entre artistes et publics, qui fait l'une des orginalités de  TEXTES EN L'AIR.

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