mardi 22 février 2011

UN PETIT POUCET

J'ai enfin vu UN PETIT POUCET écrit et mis en scène par l'ami José Pliya au théâtre Varia à Bruxelles. Une version très personnelle du conte interrogeant autant les raisons qui peuvent pousser des parents à se séparer de leurs enfants, que l'incrédulité d'un père dans l'impossibilité d'imaginer son dernier rejeton capable des exploits qu'on lui attribue et le puissant désir d'un fils d'entendre son père lui dire qu'il l'aime. Envoûtant et passionnant.
Côté interprétation, on sent Dieudonné Kabongo très contraint dans ce rôle tout en nuances et en intériorité, au point parfois d'avoir envie d'attendre qu'il se lâche un peu. Et en même temps on comprend le pourquoi de cette partition sur le fil du rasoir, à laquelle Sophia Leboutte apporte sa note importante, de plus en plus sensible au fil du récit.
L'étrangeté de cette proposition, qui contient plus de questions que de réponses, finit par opérer sa magie et le spectacle donne son plein lot d'émotion dans les quinze dernières minutes où l'on s'échappe de l'histoire première pour s'inscrire davantage d'une part dans le monde d'aujourd'hui avec la figure symbolique d'enfants victimes de la folie des hommes, d'autre part dans la perspective plus philosophique de l'éternelle dualité entre le désir d'indépendance et  le besoin d'être reconnu et aimé.

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