Une balade franco-tchèque dans la Région du Centre

Voici quelques années, j'ai fait la connaissance d'Aude Martin à Villeneuve-lès-Avignon parce qu'elle était mon relais dans la préparation de la journée professionnelle du festival VILLENEUVE-EN-SCENE dont l'animation m'avait été confiée. Depuis, elle est partie vivre en Tchéquie et dirige maintenant l'Alliance française de BRNO. 

C'est donc avec beaucoup de plaisir que je l'ai accueillie aujourd'hui pour lui faire découvrir quelques aspects de ma région et de mon cadre de travail.

D'abord une longue visite avec une très aimable guide de l'Ecomusée de Bois-du-Luc. Ensuite le Domaine et Musée de Mariemont, avec un petit détour à la résidence qui accueille des auteurs dramatiques (c'était un des buts de sa visite) et à l'Espace culturel provincial à La Hestre pour une petite réunion de travail dans le cadre de la Théâtrothèque.

J'ai eu plaisir à lui rappeler que j'avais déjà donné une conférence à BRNO (dans ses propres locaux) ainsi que dans 5 autres villes tchèques. J'en garde un excellent souvenir.

L'auteur belge JEAN LOUVET dans nos bureaux pour la bonne cause !

Jean Louvet, toujours bon pied bon oeil malgré ses 80 ans fêtés en septembre, est venu ce matin dans nos bureaux pour corriger les dernières épreuves, sous l'oeil attentif de Caroline, la gestionnaire de la maison d'édition. Deux nouvelles pièces sortiront la semaine prochaine : La souffrance d'Alexandre et Une soirée ordinaire. Encore du boulot pour ceux qui étudient attentivement son théâtre depuis... 1960 !

ROBERT DELVILLE. Un homme qui a beaucoup compté dans mon parcours.

C'est avec beaucoup de tristesse que je viens d'apprendre le décès de Robert Delville. Je lui dois beaucoup... Il est en fait le fondateur, avec Adelson Garin, de l'association Promotion Théâtre que j'ai dirigée pendant 27 ans. 

Patron de Coca-Cola Bénélux et passionné de théâtre, il avait créé la Fondation Théâtre et Culture pour aider des projets d'envergure comme par exemple les "SEMAINES ITINERANTES DU THEATRE NATIONAL". C'est également cette association qui a longtemps aidé, sous forme de mécénat donc sans aucun retour publicitaire, l'organisation notamment de nos "Bains de théâtre à Avignon". 

On lui devait aussi la création des CAIUS qui récompensent les entreprises qui consacre une part de leurs moyens et énergies au soutien des projets culturels. Il a part ailleurs oeuvré de manière décisive au sauvetage du "vaisseau Flagey".

Il était par ailleurs toujours président du CA du Théâtre National. 

Robert Delville et Emile Lansman à l'automne 1988 lors des festivités marquant les 10 ans d'activités de Promotion Théâtre

A titre personnel, il m'a toujours encouragé, soutenu, mis en valeur dans les actions que je menais. Et surtout il m'a accordé cette grande confiance qui permet d'avancer de manière empirique sans devoir toujours tout justifier ou négocier.

Je suis sincèrement attristé par la nouvelle de son départ et j'ai une grande pensée pour lui, pour ce qu'il a fait, souvent de manière très discrète en faveur du développement de la culture en Belgique. 

Au Centre Wallonie-Bruxelles à Paris...

A Paris pour quelques réunions préparatoires.

Une occasion de constater combien l'esprit du Centre Wallonie-Bruxelles a changé depuis quelques temps. Accueil chaleureux et souriant par la directrice Anne Lenoir et son équipe, mais surtout cette impression d'une "ruche à projets". Et ça marche.
Ainsi, l'exposition L'OMBILIC DU REVE vient de se voir octroyer 3 "T" dans Télérama, un repère pour les connaisseurs. Ainsi aussi la collaboration avec le Théâtre de la Ville pour programmer un spectacle JP d'Olivier Py. A charge de revanche évidemment. Ainsi encore les échos du Festival Francophonie métissée qui fut un gros succèes. Ainsi enfin un "Rendez-vous des auteurs" avec CE TANT BIZARRE MONSIEUR ROPS, un film de Thierry Zéno projeté ce soir : à la fois sobre et édifiant sur le personnage et son oeuvre.

Du côté des projets qui me concernent, une soirée sera organisée le 15 décembre autour des écritures de la jeune dramaturge belge Céline DELBECQ, en préparation à la programmation de sa pièce ECLIPSE TOTALE en janvier au TARMAC. Entretien, témoignages, lectures... une belle rencontre en perspective. A noter à l'agenda.
Un hommage sera également rendu à Eric Durnez durant un après-midi, sans doute en mars. Un projet encore à peaufiner.

THEATERFEST A ST-VITH : Jour 4

J'ai eu la chance de découvrir LE SAUT DE L'ANGE (Théâtre AGORA) à Huy lors de sa création en français. Je l'ai revu ce matin en allemand, avec en main la dernière version française du texte. La première fois, j'avais émis quelques réserves mais j'étais confiant dans la capacité de Daniela à clarifier avec son équipe un certain nombre de doutes sur le plan tant du propos que de la forme. Cette confiance était bien placée. Car ce que j'ai revu lève une bonne part de mes réserves. Comme je parraine ce spectacle et dois donner mon avis demain pour introduire la discussion, je garde mes commentaires pour l'instant mais publierai un nouveau message avec le texte intégral de mon intervention.

J'ai aussi vu, l'après-midi, une version très "classique" de BABAR LE PETIT ELEPHANT, dans la version musicale de Francis Poulenc, avec des ombres chinoises. Evidemment loin de mes préoccupations en matière de théâtre jeunes publics mais prestation digne qui semble avoir intéressé les plus jeunes dans la salle. 

De nombreuses discussions aussi et, pendant les temps libres, des rencontres individuelles, des premiers contacts... et quelques mails. Quand ce n'est pas clôturer une épreuve. C'est à ce prix que je peux répondre aussi souvent aux invitations qui me sont lancées.

Le soir, j'ai revu [WELRANSCHAUUNG] (Kosmoscompany). Toujours aussi désorientant, décalé, déjanté. Beau succès public !!!

Avant de partager tout le bonheur de retrouver des membres de l'équipe d'AGORA au sein du groupe PATCHWORK. Un concert de reprises dont le groupe s'accapare avec enthousiasme, humour et talent. Ambiance !!!

EN BELLE COMPAGNIE A SAINT-VITH.

THEATERFEST / SAINT-VITH - Traditionnellement, le théâtre AGORA invite une série d'observateurs qui vivent l'ensemble du festival et participent à de multiples rencontres. Chacun parraine un spectacle et introduit la discussion qui le concerne. Cette année, ces observateurs sont Christel Hoffmann (Berlin), Philippe Schlienger (Kingersheim), Jean Lambert (Seraing), Philippe Grombeer (Bruxelles), Brigitte Mounier (Dunkerque), Cali Kroonen (Bruxelles), Emile Lansman (Carnières), Tine Koch (Hambourg), Jan Nowak (Poznan), Francis Schmit (Luxembourg) et Yvonne Birghan (Stralsund). Les voici réunis avec une partie des organisateurs... (Photo Agora)

THEATERFEST : JOUR 3

DIE GESCHICHTE VOM FUCHS, DER DEN VERSTAND VERLOR - On nous annonçait un projet de l'atelier "Jeune AGORA" ; j'ai vu un spectacle. Point. Sans comprendre l'allemand, sans connaître l'album sur lequel la création s'est basée, je n'ai eu aucune difficulté à me plonger dans la vie de cette "société" de renards et de voir le plus vieux perdre progressivement ses marques, être confronté à l'incompréhension et aux moqueries des plus jeunes, avant que des mesures soient prises pour l'aider. Les signes étaient clairs, l'engagement physique intense et les signes clairs et précis. Bref, j'ai passé un bon moment. Bravo à toute l'équipe et notamment aux plus jeunes comédien(ne)s que l'on m'a dit "non professionnel(le)s". Ben ça ne se voyait pas !

L'HARMONIE DE LA GENTE A PLUMES - Etre parmi les premiers spectateurs d'un nouveau spectacle d'AGORA, c'est toujours un cadeau, même si on sait que chacune de leurs créations s'affine encore au fil des représentations. La compagnie a cette fois travaillé avec un "ami de la famille, Jean Lambert, qui n'a guère eu de difficulté à s'insérer dans les méthodes d'émergence des spectacles à partir de la richesse à la fois de l'approche collective et de la manière dont chaque participant construit progressivement son personnage et participe à la structure-même de ce que deviendra le spectacle. Evidemment, le propos n'est pas neutre. Le thème principal, "Pour quitter le nid, il faut du courage" en dit suffisamment long pour comprendre les multiples entrées possibles dans l'univers de cette "volière" caquetante, pleine d'humour, de rivalité et de tendresse, où toute ressemblance avec ce qui se passe dans la gente humaine n'est pas fortuite. A conseiller vivement !

La discussion qui a suivi nous a permis de mieux comprendre comment le travail s'est déroulé...

Je n'ai pas revu SILENCE de Night Shop Théâtre. J'ai laissé ma place à un ami puisque la salle était pleine à craquer. Après 7 ou 8 fois en quatre lieux différents, je n'ai pas de scrupules à l'avouer... Mais j'ai été très heureux de constater que les échos sont toujours aussi positifs, quel que soit le contexte. Bravo à Isabelle et à ses complices !

La soirée s'est terminée par une lecture scénique de poèmes écrits pendant la guerre 14-18 par des écrivains-combattants. Très belle prestation des comédiens Jérôme Varanfrain et Matthias Weiland. Un rappel salutaire de plus : non, la guerre n'est jamais jolie. Un seul regret : je n'ai compris que les textes en français. Dommage qu'on ne nous a pas traduit ce qui s'écrivait dans "l'autre camp". 

DEUXIEME JOURNEE A THEATERFEST A SAINT-VITH

Ce matin, long échange entre les "observateurs" et l'équipe du théâtre AGORA. Je ne suis pas vraiment en pays inconnu. Mais ce tour de table permet de mieux situer chacun dans son parcours, ses intérêts et son rapport à l'équipe chère au regretté Marcel Cremer.

L'après-midi commence par CORTEX (Cie 36 37 et Cie 3.14). Très heureux de revoir cette production d'une jeune équipe qui a pas mal évolué depuis sa création. Pas sur le plan de la structure et de l'originalité, mais à travers une maîtrise presque parfaite des codes, des enchaînements, du mélange des divers langages utilisés : le théâtre, la danse, la musique, les éclairages... Le tout au service d'un propos cohérent où une jeune femme trouve dans le souvenir de son enfance l'énergie qui va lui permettre de continuer sa route. J'ai cette fois été touché d'un bout à l'autre, et recommande très chaleureusement ce spectacle !!!

 Chaque spectacle fait l'objet d'une rencontre entre les professionnels présents et la troupe...

Le soir, changement complet de style avec LATENTMEN par le Korniag Theatre (Bièlo-Russie). Même si j'ai apprécié l'énergie, la rigueur et la force du jeu, je n'ai pas été vraiment touché. Ceci dit, il faut peut-être remettre cette création dans son contexte où certains propos passent plus facilement par le jeu que par le verbe.

EN REGION GERMANOPHONE POUR LA THEATERFEST !

A peine rentré de Saint-Louis, me voici maintenant chez les amis d'AGORA, à Saint-Vith pour la 28e THEATERFEST. Accueil hautement convivial, comme d'habitude. Puis inauguration sympathique où l'on nous mène en... avion. Charmant équipage.

Après les (nombreux) discours de circonstance, premier spectacle : LA GESTE, par la RuspaRocket. Trois circassiens qui nous offrent une plongée en terre inconnue (attention, jeu de mots !) à partir d'un magnifique travail sur le corps. Musique, poésie, humour pour ce trio qui cherche son équilibre à travers les âges de la vie. Une découverte.