Première journée du Festival Transamériques (FTA) auquel je suis invité. Merci. Une belle occasion de retrouver des collègues et amis programmateurs, mais aussi des auteurs et metteurs en scène, des journalistes critiques, etc. Le tout dans la bonne humeur.
Au menu, pour l'inauguration, une performance d'Angie Hiesl et Roland Keiser (Cologne) qui consiste à installer des personnes âgées sur des chaises fixées aux murs du Quartier Latin à 5 mètres de hauteur.
Etrange et interpellante, cette "exposition" (malheureusement perturbée par la pluie) fait la joie des photographes amateurs et des badauds bien sûr. Sympa... mais ça me laisse un peu perplexe !
Par contre, j'ai été littéralement subjugué par le premier spectacle offert, SIDEWAYS RAIN de Guilherme Botelho / Alias (Genève). Une extraordinaire proposition qui fera perdre quelques cheveux aux fanatiques du classement des genres. Danse ou théâtre ? Certainement les deux, et avec brio. Quatorze acteurs-danseurs-coureurs défilent de jardin à cour pendant une heure en rampant, marchant, courant (y compris à reculons)n bondissant, roulant, pirouettant... à un rythme fou. C'est toute l'humanité qui évolue sous nos yeux, du monde obscur des cancrelats à la station debout de l'homme, dans une sorte de déroulé incessant. Mais le fil du temps se brise quand l'un des protagonistes se rend compte qu'il existe et que l'autre existe aussi... jusqu'à ce qu'il rentre dans le rang. Mais d'essai en essai, l'engrenage grippe, le temps et le défilé vacillent, et une histoire s'ébauche. Non pas sur scène mais dans chaque tête de spectateur qui sans doute se raconte des choses différentes. Car chaque petite tentative de narration est avortée pour laisser la place à l'interprétation de chacun.
Porté par rythme endiablé renforcé par le martellement sonore, l'effet d'hypnose finit par provoquer des troubles optiques jusqu'au final tissé de filet de pluie absolument captivant. Musique, changements de costumes presque imperceptibles, collision entre la foule qui défile et des individus qui en rompent le cours, tout contribue à laisser une empreinte indélébile dans l'imaginaire du public. Et la fin est à la hauteur.
Moi en toute cas, j'ai marché à fond !!! Bravo.
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