vendredi 10 septembre 2010

Du Kathakali à l'auteur citoyen

Matinée insolite puisque nous avons mis le point final à l'épreuve d'une nouvelle pièce d'Olivier Coyette, L'INCENDIE DE LA VILLE DE FLORENCE (création à Bruxelles le 21). Il faut dire que l'ami Olivier vient d'être engagé pour diriger un atelier et préparer un spectacle avec des étudiants de l'UQAM.

Puis un saut au restaurant "belge" Le petit Moulinsart dans le vieux Montréal pour partager un déjeuner rapide et sympathique avec deux amis que j'ai toujours plaisir à retrouver : Alain Filion, du CALQ, qui siège avec moi à la CITF, et Alain Grégoire, directeur de la Maison Théâtre, qui était voici peu en Belgique pour les Rencontres de théâtre jeunes publics à Huy. 

L'après-midi CEAD commence par une remarquable rencontre entre Laurent Lalanne et Larry Tremblay. Leur point commun : leur amour de l'Inde et du Kathakali. Bien guidé par Jessie Mill, le duo s'est révélé passionnant et complémentaire. J'ai pour ma part beaucoup appris (et apprécié). Merci pour ce bon moment.



L'après-midi s'est poursuivie par une captivante lecture de L'ENCLOS DE L'ELEPHANT d'Etienne Lepage. Impossible de me dire que ce texte n'est pas fait pour Benoît Poelvoorde, d'autant que le comédien qui l'interprétait lui ressemble étrangerment. Un sosie, presque ! Non seulement par le visage, mais aussi par les mimiques, les intonations, les attitudes... Ceci dit, cette pièce simple est d'une efficacité redoutable et j'ai hâte de la relire. Son propos est universel et je le vois bien aussi investi par des comédiens africains qui devraient se délecter de son ambiguité.

Cette lecture a été suivie d'une rencontre-débat sur L'AUTEUR CITOYEN. Après deux interventions intéressantes de Carole Fréchette et Etienne Lepage, bien dans le sujet, le propos a sombré dans une grande confusion entre l'auteur et la production théâtrale, ce qui ne me semble pas forcément concorder. Quelques interventions intéressantes mais aussi une grande frustration de n'avoir pas vu ce sujet traité avec toute l'importance qu'il a : l'auteur dramatique peut-il encore aujourd'hui écrire sur le monde sans ouvrir ses fenêtres ? Mais est-il pour autant le "militant" d'une "cause", comme ça a pu être le cas précédemment ? On y a fait allusion rapidement, mais le cas de Philippe Ducros me semble assez emblématique. Ceci dit, j'ai même entendu dire qu'il n'y avait pas beaucoup de jeunes auteures au Québec. Moi qui déjeune bientôt avec ma gang de jeunes écrivaines : Marilyn, Emma, Marie-Christine, Dominick, Isabelle... Elles ont dû apprécier !!!

La soirée s'est terminée par deux lectures de ce que j'appellerai (faute de mieux) des "nouvelles dramatiques" de François Godin (lui les qualifie de "récithéâtre"). Belle écriture, mais j'avoue avoir déclaré forfait après la première partie. 23h, c'est une heure déraisonnable pour demander aux petits vieux d'avoir encore leur attention mobilisée pour découvrir de nouveaux textes !

:-)

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