dimanche 30 juin 2019

Migrants et réfugiés - POSTFACE de DEUX VALISES POUR LE CANADA


En complément de l'édition du texte DEUX VALISES POUR LE CANADA, de Layla Nabulsi (collection commune avec la CTEJ), il m'a été demandé d'écrire une postface s'adressant aux jeunes lecteurs du livre et tentant de casser les idées reçues et préjugés à propos des migrants. Difficile d'être objectif sur un sujet aussi sensible et en aussi peu de lignes pour étayer les propos, mais je n'ai pas fui mes responsabilités.
Ce texte est certes critiquable ; je pense cependant qu'il a au moins le mérite d'amener les enfants à mieux saisir certains aspects de ce phénomène loin d'être nouveau... et de ne concerner que nos pays européens. Le rappel de l'exode des Belges au début de la guerre 40-45, évoqué notamment dans JOSETTE, de Martine Godart et Vincent Raoult (pour le même public), constituera un autre point d'encrage pour les jeunes.

J'ai aussi la prétention de croire que cette courte postface aidera certains adultes à affiner leurs réflexions sur le sujet.

Emile Lansman

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Si l'on en croit les statistiques publiées par l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés*, plus de soixante-huit millions de personnes avaient, à la fin de l'année 2017, été chassées de leur lieu de résidence par la guerre, la violence et les persécutions. Cela représente six fois le nombre d'habitants en Belgique, ou encore la population totale de la France.

Près de la moitié de ces hommes, femmes et enfants n'ont pu se trouver une place dans une autre région de leur pays et ont fui à l'étranger. Rien qu'en 2016, trois millions de personnes ont ainsi passé les frontières. Mais contrairement à ce que certains affirment, une grande partie de ces migrants n'ont qu'un seul espoir : pouvoir rentrer chez eux et reprendre une vie normale là où ils habitaient jusque-là. Quatre réfugiés sur cinq restent d'ailleurs pour cette raison dans des régions frontalières de leur pays d'origine.

S'imaginer que tous ces naufragés de la vie se retrouvent dans nos pays européens ou en Amérique du Nord est une idée fausse. Les plus grands camps de réfugiés sont en Afrique, mais on en parle très peu.

A côté de celles qui se lancent sur les routes parce que leur vie est directement mise en danger par les conflits armés touchant leur région, il y a aussi de nombreuses personnes, surtout des jeunes hommes et femmes, qui fuient l'absence de perspectives d'avenir (la malnutrition, le chômage perpétuel, les conditions de travail relevant parfois de l'esclavage, etc.) pour essayer de trouver "l'Eldorado" où elles pourront s'installer et se construire une nouvelle vie dans de bonnes conditions.

Mais en se lançant sur les routes ou sur la mer, toutes sont souvent peu conscientes de ce qui les attend.

Victimes de passeurs peu scrupuleux, voyageant dans des conditions pénibles au péril de leur vie, ces personnes finissent - si elles ont beaucoup de chance - par se retrouver aux portes de pays qui sont peu ou pas du tout heureux de les voir arriver. Parce qu'une partie des habitants craignent de perdre certains avantages sociaux, de voir les postes de travail occupés par des étrangers acceptant des salaires plus bas, de devoir renoncer à leurs pratiques culturelles et à leurs traditions parce qu'elles seront "contaminées" par les coutumes et croyances des "envahisseurs".

D'autres malheureusement ont moins de chance. Ainsi, au cours de la dernière décennie, des dizaines de milliers de migrants et réfugiés ont trouvé la mort alors qu'ils tentaient de rejoindre l'Europe**. Tous n'ont pas péri en mer. Certains ont été tués sur la route des Balkans, en Libye ou encore à Calais. D'autres encore se sont donné la mort. Et il en est sans doute ainsi sur d'autres continents.

A ceux qui parviennent en fin de compte à obtenir un statut de réfugié, il faudra bien des efforts et du courage pour se faire une vraie place dans leur nouveau pays. Car ils seront en butte au mieux à une certaine indifférence teintée de la peur de l'inconnu, au pire à un racisme plus ou moins exprimé. Sans parler de l'exploitation de leur "fragilité" sociale et économique pour leur proposer des conditions de travail - souvent les tâches les plus pénibles et les moins valorisantes - à la limite de la décence, voire carrément pour les exploiter dans des activités illégales de travail au noir, de trafic de drogue, de prostitution, de banditisme ou de terrorisme.

Une chose en tout cas est certaine : à l'image de ce que raconte Deux valises pour le Canada, personne ne devient réfugié vraiment par choix. Par contre, ceux qui vivent dans les régions où les réfugiés arrivent ont, eux, le choix de les aider (ou non) à s'installer et à trouver leurs marques. C'est la plupart du temps grâce à ces premières manifestations de soutien que les nouveaux arrivants parviendront à cette "nouvelle vie" qui les a guidés durant leur migration.

Emile Lansman (2018)


* UNHCR, 19 juin 2018
** The Guardian, 20 juin 2018

vendredi 20 juillet 2018

AVIGNON JOUR 17 : des spectacles et des rencontres de travail

Ce matin, je veux absolument voir LES GRAVATS. Promis juré à l'ami Jean-Pierre Bodin. J'enfourche donc mon vélo un peu à l'avance, arrive au Hangar, hors remparts derrière la gare. En arrivant, j'ai le pressentiment de m'être trompé. Confirmation, le spectacle à lieu à LA FABRIK, hors remparts... mais de l'autre côté d'Avignon. Ventre à terre, je file sur mon vieux vélo sans vitesse et au pédalier grinçant. 10 minutes. Impossible. Ben si pour un grand sportif comme moi !!! Les portes viennent de se fermer, on m'accueille avec le sourire. Ouf, promesse tenue.




Agréable déjeuner de travail avec Sophie Gardaz, directrice du Petit Théâtre de Lausanne. Peut-être de nouveaux projets en perspective. A suivre...

Autre moment de rencontre avec Bruno Fléchard, responsable de la programmation du KIOSQUE, centre d'action culturelle en Mayenne. Un bel échange à propos des spectacles à voir ou... éviter.

J'assiste ensuite au "bord de plateau" (même si c'est dans le jardin des Doms") après la représentation de L'HERBE DE L'OUBLI. Intéressant. J'aime cette équipe !



En fin de journée, STORY WATER dans la Cour d'honneur du palais des Papes. Je ne suis spécialiste ni de la musique contemporaine, ni de la danse contemporaine. Donc en général, ou j'aime ou je n'aime pas. Ici, j'ai hésité pendant les deux premières parties. Mais je me suis laissé emporter surtout par la musique. J'ai par contre adhéré aux trois dernières parties, dont celle consacrée à GAZA qui est un fameux coup de poing à travers des chiffres implacables d'abord, des danses et musiques de fraternité ensuite. Bref, j'ai passé une très bonne soirée.

jeudi 19 juillet 2018

AVIGNON JOUR 16 : deux spectacles et un article réjouissant dans Le Figaro

Un bon spectacle jeune public en guise de mise en jambe : LES ENFANTS, C'EST MOI, de la Cie Tourneboulé. J'entends des adultes dire : ce ne sont pas des préoccupations d'enfants mais bien de parents. Je m'insurge contre cette affirmation : les enfants sont au moins aussi attentifs à tout ce qui concerne les adultes qui les entourent qu'à leurs propres congénères. Beau texte aussi que notre équipe lira avec plaisir si nous le recevons.


Moment d'amitié avec Jean-Gabriel Carasso qui reprend bientôt la route.

Ben oui, amitié est souvent synonyme de bonne table. Léger mais bienvenu ! Au plaisir de nouvelles rencontres...


Petit cocorico en passant : Armelle Héliot présente dans Le Figaro "quatre très bons spectacles". Deux sont publiés chez nous (et c'est mentionné !). Sur 1548 spectacles dans le Off, on peut se réjouir, non ?


Dans le IN maintenant avec ARCTIQUE de Anne-Cécile Vandalem. Une façon toute personnelle de raconter des histoires en créant des atmosphères singulières. C'est un genre à part entière dans lequel la compagnie excelle. Avec le plaisir subsidiaire de reconnaître, une fois sorti de la brume, des comédiens belges connus et appréciés. J'ai passé un fort bon moment. Bravo !


Pour terminer la journée, petit souper amical avec Philippe Schlienger pour parler de notre collaboration dans le cadre de MOMIX 2019 mais aussi d'un projet de formation en chantier au CREA. Toujours un plaisir de travailler avec lui.

mercredi 18 juillet 2018

AVIGNON JOUR 15 : Des lectures et des présentations de projet

Journée chargée ce mercredi. Au point de devoir faire appel à mon légendaire don d'ubiquité pour me retrouver en même temps dans deux activités qui se bousculent dans mon programme. Heureusement je reçois du renfort en la personne d'une vieille jeune ami Floriane Palumbo qui termine le stage de la Ligue et poursuit quelques temps son séjour à Avignon.

Le matin, lecture de SOEURS D'ANGE de Afi Gbegbi, jeune auteure togolaise qui a remporté le PRIX INEDIT AFRIQUE OUTREMER 2018. Toujours le cycle "Ça va, ça va le monde !" de RFI et toujours Armel Roussel à la direction de la lecture.


C'est la première fois que nous nous rencontrons. Le texte devrait être publié chez Lansman dans les dix prochains mois. Une belle occasion de poser avec Pascale Grillandini (Postures) et Pierre Vincent (Cie Issues de secours / Ferme Godier à Villepinte), les coorganisateurs du prix avec nous.



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En début d'après-midi, un petit saut au 11•Gilgamesh Belleville pour accueillir le public de notre troisième rencontre-lectures d'EMILE&CIE. Après quelques mots de bienvenue et d'explication, je laisse Floriane aux commandes (et aux photos) de cette séance suivie par un nombreux public. Chouette !


Laurent van Wetter et son équipe de comédiens (Brigitte Dedry, Flavie Edel Jaume, Jean-Pierre Baudson, Patrick Donnay, Stéphane Godefroy) lisent des extraits de sa nouvelle pièce "Au commencement il y avait une chaise" encore en écriture.


Michel Bellier dévoile (avec SOlenn Denis et Julien Perrier) sa pièce jeune public "Toujours sans nouvelles" qu'il a écrite à Montréal lors de sa récente résidence au Cube. 


Nicolas Bonneau offre quelques extraits de sa pièce "Qui va garder les enfants ?" sur la place des femmes en politique.

Trois univers très différents mais une même qualité d'écriture et des propos forts qui ont séduit le public.


(Merci pour les photos, Floriane. Pas facile d'animer et en même temps de jouer les reporters)

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De mon côté, je m'étais engagé à animer les 7 présentations de projets jeune(s) public(s) à la Maison du théâtre pour enfants de Monclar. Un véritable marathon (7 fois une demi-heure avec quelques courtes pauses) mais la dynamique instaurée, la qualité des présentation et la variété des projets ont rendu cet après-midi fort agréable et intéressant à vivre.


K/C

Victor ou la naissance d'une pensée (bon, dans l'histoire il y a aussi un chien qui parle, Céline Dion et un facteur volant)

Le plus beau cadeau du monde
Le garçon qui ne parlait plus



Pamphlet-poème (titre provisoire)

La mécanique du hasard

Cloud



Merci à Claire Wilmart pour sa confiance, et aux compagnies pour leur efficace collaboration.

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Un spectacle quand même, à 23h25 à La Manufacture : "Mes nuits avec Patti (Smith)" par Fannytastic, avec la collaboration artistique de David Gauchard et Nicolas Bonneau. Un fort bon moment pour clôturer cette lourde journée.







mardi 17 juillet 2018

AVIGNON JOUR 14 : une escapade théâtrale dans le Luberon

Journée studieuse : ouvrages à préparer pour HUY et pour la rentrée, problème à régler avec l'équipe du bureau, courriels à répondre, projets à terminer, rencontres à préparer pour le mercredi... et lessive indispensable. Bref...

En fin d'après-midi, on m'invite à sortir d'Avignon. Direction Les Taillades, à une trentaine de kilomètres. Arrivé sur place, je constate que le cadre est magnifique : une maison dont le corps "moderne" date des années 1850. Le reste n'a pas d'âge. On se trouve au bout du Luberon. Endroit magique et convivial. 


Frédéric Richaud y joue DES BRAS COMME DES AILES, de Michel Bellier, dans une mise en scène de Joëlle Cattino, texte que nous venons de publier dans un recueil comprenant également DEMAIN VITE ! Un public (que pas mal de salles du Off avignonnais envieraient) nombreux, détendu et motivé, est venu découvrir cette pièce sur la fin de la guerre 14-18 et l'annonce de la paix vue à travers celui qui doit porter la bonne nouvelle aux camarades du front... et qui n'arrivera pas vivant.



30 minutes de spectacles suivies de discussions amicales et néanmoins animées autour d'un buffet offert par les hôtes.


 C'est aussi cela, le théâtre en France, loin des cénacles citadins.


Rare de réunir sur une même photo l'auteur, la metteuse en scène, le comédien et l'éditeur...

lundi 16 juillet 2018

AVIGNON JOUR 13 : une série de lectures et quelques réunions de travail...

On est à Avignon (France), la journée commence par un petit déjeuner entre trois collègues : une Québécoise, un Suisse et un Belge. Il est question d'auteurs dramatiques et de résidences. C'est ça aussi, Avignon.

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Tiens, il pleut. Ça faisait longtemps... Quelques gouttes, juste de quoi mouiller un peu les roues de mon vélo. Direction le théâtre EPISCENE où m'attendent trois auteures  pour une rencontre-lecture.

Chouette, le public est cette fois au rendez-vous. Un public venu pour entendre le nouveau texte d'une des auteures (chacune a ses afficionados) mais qui va découvrir deux autres personnalités et univers.


Muriel Cocquet (qui a amené trois lecteurs avec elle) présente la mouture actuelle de la pièce LE SPLENDIDE HOTEL qu'elle a débutée à la Résidence de Mariemont.


Céline Delbecq fait entendre, pour la toute première fois en public, le texte qu'elle est en train d'écrire et qui sera son prochain spectacle : LA CINGLEE.


Et Marine Bachelot Nguyen lit des extraits de la première version complète de sa pièce ATIKA, LE TISSU D'ANTIGONE qu'elle vient de terminer.


Trois pièces en gestation, trois univers mais un même et large talent qui n'a pas manqué d'être souligné par le public ravi de toutes ces découvertes.

La rencontre s'est terminée par la photo souvenir qui rappellera une bien intéressante séance de lectures et le verre de l'amitié offert par les deux directeurs d'EPISCENE.

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Petite réunion rapide avec notre collègue Jan Nowak (Pologne) et direction Villeneuve-lez-Avignon. 40 minutes d'attente pour un bus sensé passer tous les quarts d'heure. Au retour, ce sera 58 minutes d'attente. Comprenne qui pourra !!!

Lecture à La Chartreuse d'une pièce de Fabien Arca : K/C. Texte-récit original et magnifiquement structuré (on le savait déjà pour l'avoir lu) défendu par un comédien très engagé : un fort bon moment apprécié à sa juste valeur dans la magnifique Cave des Papes. 


Pour terminer, une réunion de travail avec l'auteur belge Axel Cornil à propos de sa pièce RAVACHOL, un petit bilan du séjour des étudiants de ARTS² avec Isabelle Jans, et un petit repas avec une auteure qui souhaitait discuter de ses projets. Voilà à nouveau une journée bien remplie... et sans spectacle.